Ce livret résume les principales questions abordées dans le rapport sur l’implication accrue des personnes qui utilisent des drogues illégales, publié par le Réseau juridique canadien VIH/sida. En particulier, il examine pourquoi il est impératif que les personnes qui utilisent des drogues illégales soient impliquées de manière signifi cative dans la réaction du Canada au VIH/sida, à l’hépatite C et à l’injection de drogue; il explique aussi les bienfaits de leur plus grande implication. Il contient aussi un manifeste rédigé par des personnes qui utilisent des drogues et il décrit les réalisations de deux organismes de personnes qui utilisent des drogues – le Vancouver Area Network of Drug Users et le Thai Drug Users’ Network.
Au Canada, les taux de prévalence de l’infection à VIH parmi les personnes qui s’injectent des drogues illégales ont augmenté de manière dramatique dans les années 1990, atteignant les 25 à 30 % dans certaines régions. En 1996, on estimait qu’environ 47 % des nouveaux cas d’infection par le VIH se trouvaient parmi les personnes s’injectant des drogues illégales. Depuis ce temps, ce chiffre a diminué à environ 30 % des nouvelles infections, mais l’incidence et la prévalence du VIH demeurent à des niveaux inacceptables, en particulier chez les femmes et les Autochtones qui utilisent des drogues. Les taux de prévalence du VHC sont encore plus élevés.
À l’échelle mondiale, plus de 13 millions de personnes s’injectent des drogues illégales, et dans certaines régions plus de 50 % d’entre elles ont contracté le VIH. Aujourd’hui, l’injection de drogue avec des instruments contaminés est la principale voie de transmission du VIH dans de nombreux pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine, et elle est un facteur qui contribue de manière importante à l’épidémie du VIH en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Ces récentes années, ce facteur est responsable de l’épidémie de VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale – celle qui progresse le plus rapidement au monde. Un nombre croissant de personnes qui utilisent des drogues et qui sont séropositives au VIH développent à présent le sida.
Leur accès aux thérapies antirétrovirales est limité, même dans des pays riches comme le Canada qui ont un système public d’assurance-santé universelle; dans d’autres pays, elles n’y ont pas accès du tout. Les conséquences sont des taux élevés de morbidité et de mortalité, parmi les personnes qui utilisent des drogues illégales, en particulier parmi les plus marginalisées socialement et économiquement.